Artistes 100 frontières

Artistes 100 Frontières Tunisie (ASFT)

Aux artistes et opérateurs du monde entier

L’Association Ness El Fen (Les gens de l’art) a été fondée en 2002, suite aux attentats du 11 septembre 2001 à New York et de Djerba en avril 2002. Depuis, elle se place sur la ligne de front du combat contre l’intégrisme et ses dérives ; avec une gratuité totale au public.
Le lancement, en 2002, du festival des Rencontres Chorégraphiques de Carthage, devenu, depuis 2011, Tunis Capitale de la danse, était une première réponse, un acte de résistance à travers l’expression du corps en liberté et sa dimension universelle.
En 2006, C’est le festival de cinéma documentaire, Doc à Tunis Voix du regard.
En 2009, Design & Mode de Carthage interroge notre héritage identitaire.
En 2011, à la faveur de la révolution, C’est Al Kalimat, le Marathon des Mots qui a pris le relai pour célébrer la littérature et la parole libérée du bâillon de la censure.
2011-2014, dans le chaos post-révolution, le couvre-feu, la répression, les tentatives de remettre en cause notre modèle de société, les agressions contres les artistes et les intellectuels, les attentats politiques, Ness El Fen a maintenu tous ses festivals.
Aujourd’hui, le phénomène d’un terrorisme globalisé s’amplifie et redouble de violence. Il frappe aveuglément, dans une folie meurtrière qui échappe à toute raison, à toute justification. Il prend pour cible nos existences en tant qu’artistes, nos valeurs.
7 Janvier 2015, nous avons reçu de plein fouet l’onde de choc de l’attaque contre la liberté d’expression à Paris et nous avons tous été solidaire lors de l’extraordinaire marche républicaine.
18 mars 2015, Le musée du Bardo, à travers ce lieu-symbole et les victimes innocentes, des visiteurs, nos hôtes, c’est notre histoire, notre patrimoine, notre identité, notre appartenance à l’humanité auxquelles on a voulu porter atteinte. Ces moments d’émotion intense nourrissent notre énergie et notre détermination à rester debout.
Mais, en dépit de l’horreur, de la détresse, de la colère et des craintes, nous refusons de céder à la peur, de baisser les bras face à l’adversité.
Résistance et combat contre ce fléau sont donc plus que jamais à l’ordre du jour, avec, pour slogans, portés haut et fort :
Libre de créer, libre de penser, libre de danser, libre de dessiner…
D’où cet appel à nous rejoindre pour porter, soutenir Artistes 100 frontières Tunisie.

Inspirée du modèle de Médecins sans frontières et Reporters sans frontières, Artistes 100 frontières Tunisie se voue à la défense des artistes et de la liberté de création. Lancée en Tunisie, en France et au Danemark, elle a pour ambition de développer un large réseau de soutien à sa cause en suscitant, notamment, la création d’associations similaires à l’échelle internationale.
L’initiative en revient à des personnalités indépendantes, artistes, opérateurs culturels tunisiens et étrangers qui ont décidé de mobiliser collectivement leur énergie, leur talent et leur notoriété au service des artistes et de la liberté de création partout où ils sont réprimés et menacés, et plus particulièrement dans les pays arabes et africains où, de surcroit, les artistes ne bénéficient ni de statut ni de reconnaissance ni de moyens pour exercer leur métier.
La création de ASFT se veut une riposte à cette situation. Elle s’inscrit dans le sillage des révolutions qui ont fait chuter les régimes despotiques connus pour la répression des artistes et de la liberté de création. Or force est de constater, aujourd’hui, que dans la plupart des pays de la région, la situation des artistes reste fragile, alarmante.
Prenant appui sur les actions précédentes auprès des artistes du Maghreb arabe d’abord, de l’Afrique subsaharienne, du Moyen Orient, du pourtour de la Méditerranée, de la sphère francophone.
A l’instar des MSF qui organise des campagnes pour sauver et assister des populations en danger, ASFT se propose de faire appel à des artistes étrangers pour prêter assistance aux artistes arabes et africains en difficulté ou victimes de censure, de menace, ou de répression.
Dans certains cas, où à cause d’un environnement hostile et de manque de perspectives professionnelles, des artistes découragés sont réduits à l’impuissance, il suffit parfois d’une rencontre, d’un échange avec un confrère venu d’ailleurs, pour stimuler le désir et remettre le cœur à l’ouvrage.
Quelle que soit sa forme, un tel apport est également destiné aux publics locaux, notamment la jeunesse, assoiffée de nouveautés et d’expériences artistiques, mais privée d’accès à la culture et, surtout sans visas. L’action est conçue comme un antidote au virus du radicalisme et de la violence.
Les artistes étant le cœur de cible de notre mission, ces actions privilégieront une expression artistique à travers concerts, spectacles, expositions, ateliers de formation, laboratoires de projets, rencontres, résidences, co-productions, débats avec les artistes et les publics locaux.
Opération : Tous à Tunis ! 29 avril au 3 mai Soyez aussi nombreux à nous rejoindre lors du festival Tunis capitale de la danse et d’Al Kalimat.
Si vos agendas sont chargés, faites-nous le cadeau de votre présence ne serait-ce que le temps d’un week-end ou d’une seule journée.
Comme les chefs d’Etats et de Gouvernement l’ont fait, en signe de solidarité le 29 mars au Bardo, soyez à côté des danseurs et artistes lors de la ‘marche des 100 pas’ devant le Théâtre Municipal.

France 24: Syhem Belkhodja , à propos de l'attaque terroriste du musée du Bardo